Le “Singapore dream” (Du 1er au 4 septembre)

Publié le par Nathalie & Olive

Ile, ville, état, Singapour est tout cela a la fois. Depuis sa “découverte” par Sir Thomas Stamford Raffles en 1819, cet endroit a bien change. La jungle, les marais et le petit village de pécheurs qui jadis occupaient l’île, ont fait place a une gigantesque mégalopole qui domine toute la région. La “City” recouvre quasiment toute l’île et des buildings de verre et d’acier ont remplace les cases en bambou. Vu du taxi qui nous emmène de l’aéroport, on se demande si nous avons atterri en Asie ou a Los Angeles : des boulevards rectilignes bordés de palmiers et d’imposants gratte-ciels défilent. Ah, nous sommes bien loin de la nonchalance et du joyeux désordre auxquels nous nous étions accoutumes à Bali.   

Certes, pas un brin d’herbe plus long que l’autre, pas un mégot de cigarette au sol, une circulation fluide et l’air est respirable… mais a quel prix? ... “, a fine city” (Singapour, la ville des amendes), tel est le slogan a la mode sur les T- shirts vendus dans les boutiques de souvenirs… Ainsi, jeter un papier dans la rue est un delit passible de 540 euros, mâcher du chewing gum dans les lieux publics de… 5400 euros (!!!), et la liste est longue ! Pas de contestation possible et les flics sont pratiquement tous en civil… Paranoïa… Paranoïa…    

Nous laissons vite de cote les grands buildings et ces gens qui courent (après les dollars) pour partir à la découverte des vieilles pierres et des quartiers traditionnels de Singapour. Et la, oh effroi, même les quartiers chinois, arabes et indiens ont pratiquement disparus sous la voracité des bulldozers. Il ne reste que des maisons aux faux airs de Disneyland ! La raison ? Une boulimie de propreté et de modernité et c’est bien dommage. La société singapourienne est un mélange de peuples et de religions mais en fait nous la découvrons hyper- ségrégative car personne ne se mélange et les Chinois qui ont le commerce dans le sang y règnent en rois.    

Il nous reste quant même une bonne raison d’y rester quelques nuits : il s’y tient en effet une biennale (evenement majeur d’art contemporain). Lasse d’être celebre dans le vide, Singapour veut laisser sa marque dans le domaine artistique. He bien, même si la soirée d’inauguration est très “rock’ and roll”, la aussi nous faisons chou blanc : les expos ont l’air d'être sous vide. De l'art ou du cochon ?    

Que nous reste t-il donc ici ? Le shopping, la raison d’être de toute une nation semble t-il ? ... Du matin au soir des essaims de fashionistas viennent glaner, dans les innombrables shopping malls climatises de la ville, le dernier portable sophistique, le sac Chanel ou les antiquités importées de Chine. Ainsi va “la cite du lion” toujours sur le fil entre le glamour et l’absurde, entre le rêve économique et le cauchemar orwellien…   

Nous résistons finalement aux appels des sirènes de la consommation et fichons vite le camp d’ici avant d’y laisser des plumes. Cap sur la Malaisie en quête d’exotisme et surtout d’authenticité…

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Publié dans SINGAPOUR

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